3 octobre 2017
Article paru dans “Le Parisien”
La méthode basée sur une technique précise d’évaluation permet aux élèves de 6e de gagner en confiance. Reconduite cette année, elle pourra un jour être étendue aux autres niveaux.
Par Julie Ménard

Pour la seconde année consécutive, les élèves en classe de 6 e au collège Marcel Pagnol de Saint-Ouen-l’Aumône expérimentent l’évaluation par contrat de confiance. Le principe est simple : leur professeur leur annonce précisément les questions sur lesquelles ils seront interrogés. « Ça fonctionne bien parce qu’ils voient que je ne suis pas là pour les piéger mais bien pour les accompagner dans leur apprentissage », remarque Marion Guilloteau qui enseigne l’anglais. Dans sa classe, ce jour-là, elle demande à ses élèves de traduire une liste de mots annoncée au cours précédent. « C’est moins stressant parce qu’on sait exactement quoi réviser », sourit Elise qui vient de rendre sa copie. « On gagne du temps, approuve Youness. Par exemple pour l’interro d’aujourd’hui on n’a eu qu’à apprendre la moitié des trois pages de cours. »
Plus précisément, l’évaluation par contrat de confiance s’effectue en deux temps. 75 % de celle-ci doivent être clairement annoncés aux élèves. Soit il s’agit de dates, mots de vocabulaire ou autres faits précis à apprendre par cœur. Soit d’une méthode de travail spécifiquement demandée, auquel cas l’exercice peut juste varier dans l’énoncé. Les 25 % restants du contrôle sont un peu plus libres. Ils permettent au professeur de tester sa classe pour se rendre compte de ce qu’il est nécessaire d’approfondir. Autre mention du contrat : à chaque début de chapitre, une liste précise d’objectifs est établie. De cette manière, les collégiens savent avant même le début de la leçon ce qu’ils devront avoir retenu à la fin.

LP
« Au début… on me voyait comme une prof laxiste »
Une technique d’apprentissage basée sur la transparence qui n’a pourtant pas été simple à faire accepter à tous. « Au début comme mes élèves avaient une moyenne de 1 à 2 points supérieure à celle des autres classes, on me voyait comme une prof laxiste, poursuit Marion Guilloteau. Mais je me rends compte que c’est simplement parce que ça fonctionne. Pourquoi se priver de mettre des bonnes notes quand ils le méritent ? » Et effectivement en une année seulement, le dispositif a déjà fait ses preuves. Plus deux points sur la moyenne générale des 6e à la fin de l’année dernière, comparée à la précédente. La principale de l’établissement, Aude Ducloux, reconnaît elle aussi les bénéfices de cet enseignement. « Ça profite à tous les élèves, commente-t-elle. Les moins bons sont mieux accompagnés et certains bons élèves peuvent devenir excellents. » Petit à petit, elle espère étendre le contrat de confiance à tous les niveaux du collège. « Mais il ne faut pas précipiter les choses pour que cela soit bien fait », conclut la principale.
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